70e Anniversaire du CIPSH - 1949/2019 - CIPSH 70th anniversary
Seven decades later This is our common responsibility. |
Sept décennies après Le CIPSH, le Conseil international pour la philosophie et les sciences humaines, a été créé il y a soixante-dix ans dans le cadre du lancement des Nations Unies et de l'Unesco au sein de celles-ci, dans le contexte d'une stratégie devant contribuer à la prévention d'un nouveau terrorisme mondial. Le CIPSH a commencé comme une structure favorisée par le noyau des pays partenaires, mais avec un passé propre et s’attendant à une autonomie croissante, essayant d’empêcher que la recherche et les connaissances ne soient régies par des besoins et des résultats déterminés à court terme, ce qui est encore une dimension majeure aujourd'hui. Lors de la première assemblée générale du CIPSH, le 18 janvier 1949, Jacques Rueff, président de sa commission préparatoire, définit les priorités du CIPSH à cette époque: campagne contre la spécialisation non réflexive («Nous souhaitons éloigner les techniciens de leurs techniques»), encouragement à la création d’organisations internationales dans des domaines où elles n’existaient pas, coordination des travaux bibliographiques et rétablissement d’une «communauté mondiale des esprits». Les contraintes actuelles des sciences humaines diffèrent considérablement de celles des années 1950, mais les choix cruciaux liés à la pression des angoisses de court terme ont des traits similaires, car les contraintes sociales, générées culturellement à travers le temps, sont précisément les conditions de viabilité de la recherche académique en sciences humaines. Isolement disciplinaire, coordination insuffisante de la recherche dans certains domaines, dispersion bibliographique, individualisme intellectuel, … sont des problèmes contemporains qui étaient également présents il y a sept décennies. Toutefois, le contexte pousse l'homme à faire face, pour la première fois, à des défis globaux et unifiés, vivant non seulement dans un système environnemental avec des écosystèmes intégrés comme auparavant, mais également dans le cadre d'une intégration socio-économique planétaire. La question est de savoir si les êtres humains seront capables de construire une convergence cohérente de stratégies pour faire face à un contexte qui ne laisse aucune place à de simples adaptations régionales, tout en exigeant une diversité renforcée, en concevant une nouvelle modernisation qui commence comme un choix conceptuel et procède comme un affrontement socioculturel des dilemmes, impliquant des valeurs et des significations. Les humanités ont un rôle majeur à jouer pour aider les sociétés dans ce processus. La Conférence Mondiale des Humanités, organisée par le CIPSH et l'UNESCO en 2017, a abouti à cinq résultats principaux: institutionnel (nouveaux membres et domaines d'études), stratégique (un premier état de l'art des sciences humaines), mise en réseau (avec l'UNESCO, avec les autres conseils académiques, mais aussi entre les membres du CIPSH), organique (par le biais de nouvelles structures, telles que les nouvelles chaires UNESCO et les chaires CIPSH en sciences humaines) et opérationnel (par le biais de nouveaux programmes, comme l’Histoire Globale de l’Humanité et le Rapport Mondial des Sciences Humaines). La nouvelle structure du CIPSH, prenant sa dimension confédérative, renforce clairement le Conseil et ses membres, alors que les débats doivent être poursuivis, notamment sur la manière d’aller de l’avant, dans un contexte dispersé qui inverse les tendances de la fin des années 1940. Aujourd'hui, les fédérations sont appelées à aider le CIPSH, le Conseil étant appelé à contribuer pour le compte de l'Unesco et de diverses institutions internationales, régionales et nationales confrontées à de graves difficultés. Le chemin parcouru depuis 2014 donne des résultats positifs, et le CIPSH en tirera certainement parti, qui sont ancrés dans ses organisations membres et en partenariat étroit avec les autres domaines de recherche, ainsi qu'avec l'Unesco et la société en général. Un cadre de référence souple, capable de fédérer la recherche et de tracer une voie convergente, est nécessaire. Le CIPSH a un rôle majeur à jouer dans ce processus, qui implique de nouvelles procédures administratives, une nouvelle vision renforçant la collaboration avec d’autres sciences, la remobilisation de ses organisations membres et un programme d’action commun reposant sur une méthodologie claire. La Conférence Mondiale des Humanités et la mise en place de projets tels que l’Histoire Mondiale de l’Humanité ou le Rapport mondial des Sciences Humaines y contribuent, mais doivent être complétées par d’autres actions. Le CIPSH, qui regroupe des académies, des fédérations du monde entier, des universités et l’ensemble des sciences humaines, peut s’engager dans cette voie, conduisant à la reprise du processus de connaissance intégrative par la diversité, en exploitant pleinement mais de manière critique les possibilités numériques, en contrant l’ignorance perturbatrice des approches corporatives disciplinaires et focalisation sur le sens et les épistémologies intégratives. C’est notre responsabilité commune. |
Luiz Oosterbeek
Secretary-General of the International Council of Philosophy and Human Sciences (CIPSH)
www.cipsh.net
Unesco, 1 rue Miollis 75732 Paris Cedex, France
To download the pdf. version of the document, please click on CIPSH 70th anniversary.pdf or 70e Anniversaire du CIPSH.pdf.
January 24, 2019